«Ça me fait rire quand on dit que les footballeurs sont bêtes, idiots, qu’ils ne jouent qu’à la PlayStation. C’est vrai, beaucoup y jouent. Et d’ailleurs, il y a beaucoup de monde qui y joue, pas que des joueurs de foot. Il faut être très intelligent pour jouer au football. On ne se rend pas compte. Déjà, c’est un jeu avec les pieds, la coordination est plus difficile qu’avec les mains. Quand les gens regardent, ils ont une vue aérienne. Toi, sur le terrain, tu es au même niveau que les autres et tu dois analyser une situation très vite, faire le bon choix et très bien le réaliser techniquement. Il faut que l’esprit jongle très vite. Il faut voir avant, le cerveau se met en alerte, un adversaire peut fermer ton angle de passe au dernier moment, un partenaire va se déplacer, etc. Le cerveau réfléchit en permanence, fait des calculs, et c’est pour ça qu’il y a des erreurs aussi. Quand tu finis un match, tu es rincé, tu es concentré intellectuellement pendant une heure et demie, t’as le cœur parfois à 180, tu es en zone rouge… Il faut une grande intelligence pour être footballeur. Et je ne me jette pas des fleurs, c’est pour tous les joueurs de foot. Ceux qui jouent se retrouveront dans ce que je dis. Il faut être capable de tout connecter très vite entre la tête, la vue, les pieds.» (Paul Lasne, Stade Brestois, auteur de MurMures, édition Le Tiers Livre, février 2021)